Mon cher Joseph,
1/ "Le geste de mea culpa que tu suggères à madame DesForges ne me semble ni pertinent, ni nécessaire pour la poursuite du combat en faveur de la vérité": penses-tu vraiment que la poursuite du combat pour la Vérité doit accepter de traîner des vieux mensonges et des manipulations dans ses bagages? Moi pas. Dans le processus de la morale humaine qui mène le pécheur de la faute au pardon, il me semble que celui qui a menti et qui change de route vers la Vérité en tournant le dos au mensonge, doit non seulement demander pardon, mais aussi se repentir en réparant sa faute, non seulement devant Dieu dans l'intimité de son coeur ou dans l'ombre discrète d'un confessionnal, mais devant les hommes qui ont été éclaboussés par cette faute et qui souffrent encore pendant longtemps comme résultante de cette faute commise! C'est trop facile de dire un jour "J'ai dit : Alpha est vrai", et puis 16 années plus tard, avec le même poids moral d'une organisation intègre sur ses épaules et toujours la main sur le coeur "J'ai dit : Oméga est vrai", sans dire au préalable "Sorry, dears, I first recognize that Alpha was not true". C'est trop facile ! Quand on fait du nettoyage dans une maison, on ne cache pas les poussières en dessous d'un tapis, mais on les balance au fond du jardin, le plus loin possible, sans quoi, au moindre vent, le tapis se soulèvera ou la porte s'ouvrira, et les poussières envahiront à nouveau la maison!
2/ "Alors que les choses ne se sont pas passées comme cela. Comme d'autres observateurs, rwandais et internationaux, HRW a, en ce temps, dénoncé les crimes et les autres violations des droits de l'homme qui ont ciblé essentiellement les Tutsi": de fait, les choses ne se sont pas passées aussi simplement que cela. Ce qui s'est passé réellement, c'est qu'après la mise en déroute des Inkootanyi fin octobre 1990, le Grand Poisson Pilote d'Au-delà de l'Atlantique, le US States Department, afin de réorienter la stratégie qui avait pour but de se débarrasser des dinosaures européens de la politique centrafricaine interlacustre comme Habyarimana et Mobutu, a engagé une série de "droitsdel'hommistes" ayant pignon sur rue, comme Mme DesForges ou comme l'amie personnelle de Théogène Rudasingwa, Mlle Rakiya Omaar. Mu7i ayant pris le contrôle de l'Ouganda, le US States Department disposait sur l'échiquier centrafricain du fer de lance du FPR et ce fer de lance venait de voir son manche brisé lamentablement. Il fallu élaborer de nouvelles tactiques en vue de l'accomplissement d'une stratégie identique. Après élimination des troubles-fêtes à caractère indépendant comme Fred Rwigema, Chris Bunyenyezi et Peter Bayingana, on renvoya le stagiaire IMET Paul Kagame sur la ligne de front. Le FPR put aussi disposer d'un vaste réseau de soutien et d'influence politique, médiatique et militaire. Au sein de ce vaste réseau, il y avait le pion HRW, dont les sous-pions Alison DesForges et Rakiya Omaar. Dans la collection des micro-tactiques au service de la macro-stratégie américaine, il y eut aussi la fameuse "Commission d'Enquête Internationale", avec ses jambes de bois, son scaphandre des profondeurs, son mythomane Janvier Africa Février Mars Poisson d'Avril qui s'est avéré être un agent du FPR... Je paraphraserais Philpot: "C'est comme ça que cela s'est passé à Kigali". On connaît la partie de chaises très peu musicales qui se joua en Afrique Centrale : Milton Obote, puis Juvénal Habyarimana, puis Joseph Désiré Mobutu Sese Seko N'kuku N'gbendu Wa Za Banga, puis Laurent Désiré Kabila, puis…
3/ "HRW ainsi que d'autres observateurs, dénoncent, chaque jour davantage, les crimes et les autres violations des droits de l'homme commis, cette fois-ci, par le FPR. Ce dernier en est enragé": j'en suis fort aise. Ce n'est pas tout de reconnaître que le patient FPR est enragé, mais il faut qu'il se soigne et en l'occurrence, dans un cas de rage, il faut recourir à la force pour soigner l'enragé. Mais cela n'empêche guère que quand on s'est trompé, on s'en excuse, car le chemin de l'erreur, subsidié par le US States Department dans sa nouvelle stratégie africaine de la fin des années quatre-vingt, qu'emprunta HRW fut un des nombreux éléments qui aida le Rwanda martyr à verser dans la violence, la guerre, la violation de tous les cessez-le-feu, la reprise de la guerre, les campagnes terroristes, les meurtres (Art. 311 du C.C.), le coup d'Etat terroriste du 06 avril 1994 perpétré par le mouvement militaro-politique du FPR que tu cites et qui actuellement "est enragé", la "non assistance" (Art. 306-A du C.C.) aux malheureux Tutsi de l'intérieur. Le FPR n'a jamais voulu entendre parler de "démocratie", mais a voulu prendre absolument le pouvoir "TOMAR EL PODER", quelques soient les "dégâts collatéraux" de sa politique thanatocrate: "BULLETS YES, BALLOTS NOT" avec un Kamarampaka en forme d'AK-47.
4/ En matière de Justice, un crime n'excuse pas un autre crime. Tuer par légitime défense est juridiquement concevable mais demeure néanmoins un crime qui torturera toute la vie l'âme de celui qui l'a perpétré, pour peu qu'il ait des notions de base de la morale universelle. Dans le dossier rwandais qui nous interpelle depuis le 1er octobre 1990, si l'on veut parler de Réconciliation, il faut d'abord parler de Paix. Mais pour parler de Paix, il faut d'abord parler de Justice. Et pour parler de Justice, il faut d'abord parler de Vérité. Il me semble donc logique que HRW ou les autres moutons bêlants droitsdel'hommistes qui se sont faits gruger dans le dossier rwandais, passent l'aspirateur dans leur maison et jeter les poussières loin, très loin de la maison, et non pas dans le clair obscur de la nuit entre chien et loup, mais en plein jour. Ainsi, avant de crier "Il fait sale chez le voisin", ils auront une nouvelle légitimité morale après avoir crié d'abord et avant tout "Il fait propre chez moi", à condition, bien évidemment… qu'ils n'aient pas jeté leurs poussières chez le voisin !
Encore une fois « Bonne année 2009 » et bien amicalement.
Agacul-amen, un petit dolmen au service de la Justice et de la Vérité, comme un petit caillou blanc dans la botte cloutée d'un dictateur qui écrase le corps et l'âme.
Clin d'oeil à notre ami Rugura pour ses signatures symboliquement poétiques.
4 janvier 2009
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