samedi 21 mars 2009

Anastase Munyandekwe na ba MDR ngo nibo bahimbye akazu!

Netters,

Est-il encore besoin que je vous dise que je partage entièrement l'analyse lucide de Agaculama_mu_ikibunda Docteur PUTS Jean-Paul de Bruxelles? Il est un véritable ami du Rwanda. Mbandoga Rwangakugwabira.

Bikotwa Sekyiza kya Rwamahina Rushimuta-Bantu

---------- Original message ----------
From: Jean-Paul PUTS
Date: Mar 22, 2007 12:49 AM
Subject: Re: [Umusoto] Anastase Munyandekwe na ba MDR ngo nibo bahimbye akazu!
To: Umusoto@yahoogroups.com

Mon cher Joseph,

Comme d'habitude ton exposé est d'une concision, d'une maturité d'esprit et d'un très grand intérêt. Ainsi que tu l'écris, il y a diverses formes d'akazu.

En l'absence de projet véritablement unificateur d'un peuple rwandais déraciné de son histoire et de sa culture traditionnelles par l'esprit révolutionnaire inhérent à la res publica, il existera toujours dans ton pays une tendance au replis soit sur une région (Kiga vs Nduga), sur un pays d'origine (Rwanda de l'intérieur vs Diaspora de l'extérieur), sur un groupe linguistique (rwando-francophone vs anglo-swahilophone), sur un groupe religieux (protestants-musulmans vs catholiques), sur un groupe ubwokiste (tutsi vs hutu vs twa; Abega vs Abanyiginya), sur un groupe ésotérique (imandwa vs non-initiés du vulgus pecus) ou sur un groupe macro-politique (républicains vs monarchistes, démocrates-chrétiens vs marxistes-léninistes). Chacune de ces subdivisions sociales, politiques, culturelles, religieuses ou ethnologiques sont autant de jalons qui constituent des points de repère pour une tranche de la population des Abanyarwanda. Ceux qui combattent cet état de fait en le taxant de phénomène revanchard de l'akazu, et ce au nom de la lutte contre le divisionisme ou le révisionisme, constituent en réalité une akazu bien plus implacable et bien plus insidieuse que les diverses akazu qui se sont échelonnées sous les diverses formes de gouvernance politique du vingtième siècle dans l'Afrique rwandaise des Grands Lacs.
En effet, se vanter, ainsi que le clame "le régime èfpéërien musclé" actuellement au pouvoir à Kigali, de la suppression des mentions d'amoko (Hutu-Tutsi-Twa) sur les cartes d'identités du New Rwanda, est une véritable "opération écran de fumée" qui permet justement à une nouvelle akazu insidieuse, constituée en réalité de "Tutsi(stes)-Abega-Protestants et Musulmans-Originaires de Byumba-Kibungo-Anglophones-Anciens réfugiés en Ouganda", et déguisée en pseudo-imfura bourgeoise et marxiste-léniniste. Les membres de cette nouvelle akazu de l'histoire rwandaise peuvent ainsi exploiter le petit peuple rwandais en vouant aux hégéries quiconque osera les taxer des différents épithètes et attributs sus-mentionnés, en les accusant de "régionalisme, divisionisme, révisionisme", ce qui est actuellement condamnable comme un crime absolu et passible de lourdes condamnations sans appel possible, aux termes de la nouvelle loi rwandaise.
Nous sommes avant tout fiers de notre famille, de notre ville, de notre région, de notre famille, de notre religion... Vouloir le nier, c'est nier la réalité et avancer un projet utopique et réalisable exclusivement en faisant violence à la majorité de la population. Aucun régime ne pourra empêcher tout un chacun de penser selon son mode de prêt à pensée unique. Un peuple sans passé ou avec un passé décomposé est un peuple sans avenir.
En étudiant l'histoire du Rwanda, force est de constater que le régime monarchique est le seul garant d'un lissage des tendances divisionistes au nom de l'intérêt supérieur de la nation dirigée par un monarque aimant, un Sebantu, qui puisse vraiment servir de lien entre les trois composantes traditionnelles de la société rwandaise: Imbaga inyabutatu, la corde à trois brins en est l'éloquent symbole. Un Mwami est roi de tous les citoyens de son royaume. A l'inverse, dans un système républicain, un président ne représente qu'une fraction du parti (partere = diviser en latin) politique qu'il représente et qui est vainqueur des élections, en général au sein d'une coalition de petits partis qui chacun isolément n'aurait jamais pu faire grimper un candidat sur le strapontin du pouvoir.
C'est pourquoi, je pense que le peuple rwandais a tout intérêt à réfléchir honnêtement à son histoire républicaine récente, qui est un exemple de coups d'Etat (1959-1973-1994), de génocides déclarés ou larvés, de haine et d'explusion de tranches toujours plus importantes de la population, ces divers crimes profitant à des akazu de plus en plus implacables et voraces. Un système monarchique de type constitutionnel n'exclut pas, bien évidemment, un jeu démocratique classique, de type athénien ou moderne. La seule différence entre les deux systèmes, in fine, réside en la tête de la nation, d'une part un président partial et élu par une partie de la population, et d'autre part un Mwami bon et père de tout son peuple.

Avec mes sentiments royalistes et amicaux.

Docteur PUTS Jean-Paul, Bruxelles.

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